(...) l'histoire contée ici, diaboliquement habile dans sa conception mais d'une évidence, d'un naturel absolus dans sa forme expressive, est de celles avec lesquelles tant le lecteur moyen que l'écrivain professionnel se sentent en terrain familier: "J'aurais pu écrire cela moi-même. Comment n'y ai-je pas pensé avant?", se disent-ils, émus et consternés. Goethe, quant à lui, dirait que dans toute œuvre de génie chacun reconnaît une idée personnelle inaboutie.
L'auteur de ce livre, Kressmann Taylor, est une femme, une épouse, une mère de trois enfants. Entre 1926 et 1928, elle fut correctrice-rédactrice dans la publicité. Depuis, à part quelques satires en vers, écrites à l'occasion pour certains périodiques, elle ne se considérait nullement comme un écrivain mais comme une "femme au foyer".
Inconnu à cette adresse est, nous dit l'auteur, fondée sur quelques lettres réellement écrites. C'est en discutant de ces lettres avec son mari, Elliot Taylor, qu'est venue à Kressmann l'idée de les romancer. Elle ajoute avec générosité que, sous sa forme achevée, ce récit fictif doit peut-être autant à son mari et à son enthousiasme qu'à elle-même.
Difficile d'ajouter quelque chose à cet extrait de la postface écrite par Whit Burnett, directeur de Story Magazine - tout autant que de fournir un extrait de la nouvelle sans la déflorer. Publiée en 138, cette nouvelle épistolaire est stupéfiante dans sa forme comme sur le fond.
hum moi si, j'ajouterais quelque chose: l'incroyable (et en même temps si typique) modestie de la femme mariée qui impute une aussi large part de son succès à son mari qu'à elle-même!
RépondreSupprimercar oui, ce livre est superbe...
et qui plus est, il "passe" très bien avec un public jeune, même en lecture imposée... en voilà un joli compliment, n'est-ce pas ;-)