Cette phrase est la première de la préface du Journal de Katherine Mansfield, écrite par Marcel Arland. Katherine Mansfield a tenu son journal à partir de seize ans. Elle y parle de sa vie, certes, mais aussi de sa manière d'écrire, de ses difficultés; on y trouve des ébauches de ses nouvelles. Elle s'y livre avec une grande honnêteté. Et implore parfois la grâce d'écrire...
1907 - Mai (?)
Oh! que j'écrive, que je fasse enfin quelque chose. Trace ton dessin, travaille-le. Ici, tout est calme, paix et magnificence: la brousse, les oiseaux. Au loin, j'entends des ouvriers qui bâtissent une maison et la lune me rend presque folle. Fais-en un poème. Vas-y. Je brûle, je brûle d'accueillir des idées. Tâche d'avoir la main plus ferme, ma chère Kathie. Qu'il en soit ainsi, et je réussirai. Voici qu'apparaît un soleil capricieux. Je suis contente, l'après-midi va être belle. Mais par pitié, oh! que j'écrive.
Editions Stock, 1932
Illustration de couverture : Portrait de Katherine Mansfield par Anne Estelle Rice, Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa, Wellington
Ses nouvelles sont merveilleuses (Intégrale de ses nouvelles chez Stock). Avec une belle préface de Marie Desplechin qui dit infiniment mieux que je ne saurais le dire les qualités de ces textes. D'une légèreté et d'une sensibilité entremêlées extraordinaire. Avec elle, on est dans la scène et les personnages. Elle a une capacité à incarner, évoquer. C'est un livre qui m'accompagne depuis plusieurs mois. Je lis deux ou trois nouvelles de temps en temps et à chaque fois elles m'imprègnent et me baignent longtemps. Elle a une efficacité incompréhensible. Sans doute due à son extrême sensibilité aux êtres, aux objets, à la nature, à tout ce qui existe.
RépondreSupprimerEt depuis que tu m'en a parlé, Gilles, je l'ai commandé et l'attends avec impatience (malgré les piles monstrueuses qu'il me reste à lire).
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