Le principe des articles de "pourquoi j'écris": un extrait de texte en italiques, un commentaire personnel ensuite, des liens (en bleu quand ils n'ont pas été utilisés, en gris ensuite) - et la couverture du livre, quand il s'agit d'un livre (le cas le plus fréquent), ou une illustration.
A la base: l'éclectisme, revendiqué.
Du moment qu'il s'agit d'écriture - de préférence de manière métaphorique, voire subliminale...
Associés à cette chronique, deux blogs annexes: "blogorrhée", pour pouvoir parler en sortant du cadre - éventuellement; et "mes textes", au cas où. On y accède par la bande horizontale du haut (même page) ou par le sommaire, à droite (nouvelle page).
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vendredi 22 mai 2009

L'écriture, une grâce ?

"Dieu soit béni de nous avoir accordé la grâce d'écrire": ces mots du Journal de Katherine Mansfiels sont datés du 10 octobre 1922; elle mourut trois mois après, à trente-quatre ans. Dieu mesure sa grâce.

Cette phrase est la première de la préface du Journal de Katherine Mansfield, écrite par Marcel Arland. Katherine Mansfield a tenu son journal à partir de seize ans. Elle y parle de sa vie, certes, mais aussi de sa manière d'écrire, de ses difficultés; on y trouve des ébauches de ses nouvelles. Elle s'y livre avec une grande honnêteté. Et implore parfois la grâce d'écrire...

1907 - Mai (?)
Oh! que j'écrive, que je fasse enfin quelque chose. Trace ton dessin, travaille-le. Ici, tout est calme, paix et magnificence: la brousse, les oiseaux. Au loin, j'entends des ouvriers qui bâtissent une maison et la lune me rend presque folle. Fais-en un poème. Vas-y. Je brûle, je brûle d'accueillir des idées. Tâche d'avoir la main plus ferme, ma chère Kathie. Qu'il en soit ainsi, et je réussirai. Voici qu'apparaît un soleil capricieux. Je suis contente, l'après-midi va être belle. Mais par pitié, oh! que j'écrive.



Illustration de couverture : Portrait de Katherine Mansfield par Anne Estelle Rice, Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa, Wellington

2 commentaires:

  1. Ses nouvelles sont merveilleuses (Intégrale de ses nouvelles chez Stock). Avec une belle préface de Marie Desplechin qui dit infiniment mieux que je ne saurais le dire les qualités de ces textes. D'une légèreté et d'une sensibilité entremêlées extraordinaire. Avec elle, on est dans la scène et les personnages. Elle a une capacité à incarner, évoquer. C'est un livre qui m'accompagne depuis plusieurs mois. Je lis deux ou trois nouvelles de temps en temps et à chaque fois elles m'imprègnent et me baignent longtemps. Elle a une efficacité incompréhensible. Sans doute due à son extrême sensibilité aux êtres, aux objets, à la nature, à tout ce qui existe.

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  2. Et depuis que tu m'en a parlé, Gilles, je l'ai commandé et l'attends avec impatience (malgré les piles monstrueuses qu'il me reste à lire).

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Ecrire, pourquoi pas? Et si vous commenciez par écrire ici...? Vous pouvez dire ce que vous pensez du livre si vous l'avez lu, ou bien de l'extrait cité... C'est à vous!

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