Que l'histoire que j'ai écrite soit la bonne, c'est le fait que je l'ai écrite qui le garantit, et que je n'ai pas écrit les autres. La version écrite voulait être écrite, les autres ne le voulaient pas.
D'abord je voulus écrire notre histoire pour m'en débarrasser. Mais dans ce but, les souvenirs ne sont pas venus au rendez-vous. Ensuite je me suis avisé que notre histoire était en train de m'échapper, et j'ai voulu la rattraper par l'écriture, mais cela non plus n'a pas appâté la mémoire. Depuis quelques années, je laisse notre histoire tranquille. J'ai fait la paix avec elle. Et elle est revenue, détail après détail, et avec une espèce de plénitude, de cohérence et d'orientation qui fait qu'elle ne me rend plus triste.
Ces mots sont issus de la conclusion du très beau livre écrit par Bernhard Schlink, Le liseur. Michaël et Hanna sont des personnages attachants dont l'histoire dépasse largement le cadre habituel des histoires d'amour. L'auteur pose des questions auxquelles il est sans doute impossible d'apporter une réponse tranchée, celle de la culpabilité, de la honte, du destin... Et comme l'indique le titre, la lecture et l'écriture jouent ici un rôle tout à fait particulier.
Editions Gallimard, 1996 pour la traduction française
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