Là, en bas, la ville est quasiment détruite. Deux photographes nous montrent leurs photos : tous les bâtiments que nous connaissons sont en miettes. (...)
Dany, parti avec Lyonel, revient dans l'après-midi, bouleversé: sa mère est sauve, de même que Franketienne, le grand poète, le géant des lettres haïtiennes, malgré sa maison à demi effondrée. Une immense clameur a retenti dans la rue quand il est apparu: Le poète est vivant. Ici, les poètes sont des dieux vivants. Et puis, aussi, cette scène incroyable, dans la rue: des gens reconnaissant Dany, qui viennent lui serrer la main, le remercier pour son livre, qui les honore. Lui, embarrassé: en ces circonstances, un livre... Et les autres d'insister: au contraire. Ils en ont plus que jamais besoin parce que les livres disent qu'il est en l'homme quelque chose de plus fort que le malheur.
Michel Le Bris (présent à Haïti lors du séisme du 12 janvier 2010), écrivain et directeur du festival littéraire de Saint-Malo, "Étonnants Voyageurs"
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