Lillian était gentille. Elle m'invitait à dîner avec Joseph et elle. J'aurais pu être leur pensionnaire. J'avais refusé.
- Merci, Lil, mais ce roman me bouffe... Je suis incapable de faire un repas normal.
J'étais dans mon cagibi, du matin au soir, à gribouiller, à gratter, comme un rapace, à essayer de déterrer mon passé. C'était là que je retrouvais ma seule force. Je m'abattais sur les mots, les picorais. Ne vous y trompez pas. Les orphelins vous tournent les plus belles phrases, mais ils ne savent jamais quand il leur faut manger.
Peu de passages traitant de l'écriture au premier degré, dans ce roman autobiographique - ou cette vie romancée - de Jérome Charyn, pourtant, l'écriture, il n'est question que de cela! Le récit devient même gigogne à l'occasion, faisant surgir une histoire dans l'histoire, une bio dans l'autobio... à l'image de la conception de la famille qu'a l'auteur, construction improbable de briques encastrables plus ou moins adaptées entre elles, réussissant quand même à finalement tenir debout...
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